La prière sur l’Alpe est une tradition des armaillis et des bergers pratiquée chaque jour pendant l’estivage. À la fin d’une longue journée de travail, un armailli recherche un endroit adéquat, si possible une éminence, où une croix de bois est souvent déjà dressée. Il met ses deux mains en porte-voix ou se sert d’un seau de forme conique (une « Folle »). Quand les conditions météorologiques s’y prêtent, sa voix peut se faire entendre jusque dans le fond de la vallée. La prière, une sorte de parler-chanter, est un rituel de protection : l’officiant, dans un allemand teinté de dialecte prie Dieu, la Vierge, Jésus, le Saint-Esprit et différents saints de protéger les êtres vivant sur l’alpage des dangers de la nuit : l’orage, les loups, les voleurs ou les fantômes. Le « Ave-Mariarüeffen » comme s’appelait cette prière, est attesté dès le 16e siècle sur les alpages du Pilatus. Mais ses origines remontent sans doute au bas Moyen-âge. Artistiquement, des rapprochements s’imposent avec des chants de litanies ou des lectures publiques de la Bible. On pourrait dire de cette forme de prière que c’est un choral grégorien popularisé qui a continué de se développer pendant des siècles dans les régions alpines catholiques et qui se transmet oralement entre les bergers et les armaillis.
Description détaillée
Betruf in der Zentralschweiz (PDF, 232 kB, 01.10.2024)Ausführliche Beschreibung
Catégorie
Pratiques sociales
Canton